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Protéger sa voix (deepfakes & IA)

Comment protéger sa voix sans perdre son travail

Dernière mise à jour :

Cette fiche résume les droits existants en France et donne des outils concrets pour se défendre contre le clonage vocal ou les deepfakes, tout en conservant de bonnes relations professionnelles.

📚 Où en est le droit

  • 🇫🇷 SREN (2024) : impose la transparence quand un contenu (son/image/vidéo) est généré ou manipulé par IA ; sanctions des deepfakes trompeurs.
  • 🇫🇷 CPI — art. L212-3 : toute nouvelle utilisation d’une interprétation (dont l’entraînement IA) requiert une autorisation écrite spécifique. Sans contrat dédié, l’usage IA est interdit par défaut.
  • 🇪🇺 AI Act (2024) : obligations de transparence pour l’IA générative (pas de “droit à la voix” à ce stade).
  • 🇫🇷 RGPD / CNIL : la voix peut être une donnée biométrique si elle identifie une personne → droits d’opposition/effacement.
  • ⚖️ Jurisprudence (Cass. 1988) : imiter une voix reconnaissable sans accord peut porter atteinte aux droits de la personnalité.
🔒 La loi t’est favorable. Le vrai défi est contractuel (clauses floues, pression à signer).

💬 Quand le contrat est “imposé” : 3 solutions douces

1️⃣ L’e-mail protecteur (après signature)

Envoyer : « Je confirme que mon interprétation est autorisée uniquement pour les usages prévus au contrat, à l’exclusion de tout entraînement, clonage ou usage d’intelligence artificielle, qui nécessiterait un accord écrit distinct. »
→ Mail daté = preuve de refus IA.

2️⃣ La mention manuscrite (fiche de présence/bon de commande)

« Voix non autorisée pour usage IA / clonage / entraînement. »réserve expresse.

3️⃣ La mention publique (site/fiche pro)

« Toute utilisation de mes enregistrements à des fins d’intelligence artificielle nécessite mon accord écrit. » → empêche de prétendre l’ignorance.

✅ Légalement, pas d’IA sans contrat séparé. ⚠️ Mais ces “verrous” évitent des litiges coûteux et dissuadent les abus.

🚨 Plan d’action — si vous êtes victime

  1. Geler la preuve : captures + constat Internet (commissaire de justice) si possible.
  2. Cartographier la diffusion : toutes les URL, plateformes, pays, éventuels usages commerciaux.
  3. Notifier : demande de retrait à la plateforme (LCEN) + mise en demeure au diffuseur.
  4. RGPD/CNIL : opposition/effacement ; plainte CNIL en cas de refus/inertie.
  5. Juridique : référé (urgence) pour retrait immédiat, puis action au fond (indemnisation).

✍️ Modèles express (copier/coller)

Notification plateforme / hébergeur (LCEN)

Objet : Notification de contenu illicite – clonage vocal / deepfake non autorisé
Je soussigné(e) [Nom, artiste-interprète / particulier] vous notifie, au titre de la LCEN, la présence sur [URL] d’un contenu généré/manipulé imitant ma voix sans autorisation.
Ce contenu porte atteinte à mes droits de la personnalité et, le cas échéant, à mes droits voisins (CPI L212-3).
Je vous demande le retrait immédiat, la désactivation des miroirs, la conservation des logs et l’identité de l’éditeur selon le droit applicable.
Pièces jointes : constats, captures, URL, preuve d’identité/qualité.

Mise en demeure au diffuseur

Objet : Mise en demeure – clonage vocal / deepfake sans autorisation
Vous diffusez sur [supports/URL] un contenu imitant ma voix sans autorisation écrite spécifique, en violation de mes droits de la personnalité et, le cas échéant, de l’art. L212-3 CPI.
Je vous mets en demeure, sous 48 h, de : (i) cesser toute diffusion, (ii) procéder au retrait total et au déréférencement, (iii) communiquer l’étendue des exploitations (dates, pays, budgets médias), (iv) remettre les sources/modèles utilisés, (v) négocier indemnisation et publication rectificative.
À défaut, j’engagerai les procédures utiles (référé/au fond/RGPD/pénal si nécessaire).

💶 Combien ça coûte (ordres de grandeur)

  • Constat Internet (commissaire de justice) : ~ 300–800 €
  • Mises en demeure par avocat : ~ 300–1 000 € (selon complexité)
  • Avocat : 150–350 € / h (forfaits possibles)
  • Référé urgence (retrait/astreinte) : ~ 2 000–6 000 €
  • Action au fond (dommages-intérêts) : ~ 5 000–15 000 €
  • Assurance protection juridique : prise en charge partielle (plafonds usuels 500–3 000 €)

Fourchettes indicatives : elles varient selon l’urgence, la notoriété et la stratégie.

🔒 Sources et repères

  • SREN (2024) — Transparence & deepfakes (JO, Vie-publique)
  • CPI — art. L212-3 (droits voisins des artistes-interprètes)
  • AI Act (UE 2024/1689) — obligations de transparence
  • CNIL — RGPD & biométrie (voix identifiante)
  • Cass. 1re civ., 12 janv. 1988 — voix identifiable & droits de la personnalité
👉 Voir aussi le dossier : IA & Voix humaine ↑ Retour en haut

© Doublé en France, dans les règles de l’art — Fiche d’information d’intérêt général (non contractuelle) — Mise à jour : 19/10/2025

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